« Alors, je ressemble à ça … »

Un jeune garçon s’était penché au dessus d’un étang et se contemplait tirant sur les traits de son visage pour voir à quel point ils étaient élastiques, grimaçant. C’était la toute première fois qu’il se voyait ainsi. Il tira violemment sur ses joues qui devinrent rouges à force. Herm. C’était pas terrible comme apparence mais il s’y ferait … Lui qui était quelqu’un avec un long vécu, le voilà enfermé dans le corps d’un adolescent en pleine crise. Y’avait de quoi râler ! Certes son ancien corps ne faisait pas tomber les filles … En fait, il les faisait plutôt fuir.

Oui, avant d’être ce truc humain, Yuki était un Yokaï, un vrai, sous les traits d’un Samuraï d’Argile. Il était sous les ordres d’Orochi jusqu’à ce que ce dernier succombe à cause d’une déesse. Personnellement, il n’avait rien contre celle qui avait réussit à faire tomber son maître. Bien au contraire, grâce à elle, il était libre de ses mouvements, et n’était plus obligé d’obéir aux ordres. Du moins, c’est ce qu’il pensait … Bref, tout se passait bien dans le meilleur des mondes. Yuki vivait comme il l’entendait et personne n’était là pour lui dicter ce qu’il devait ou non faire. Il était seul. Seule ombre négative au tableau. Il avait bien essayé de se rapprocher des humains mais aucun ne lui avait fait confiance à cause de son physique. Tous l’avaient rejeter, hurlant au monstre. Dur pour un ancien humain de se faire rejeter par ses pairs. Certes, cela faisait un paquet de temps qu’il ne l’était plus … Mais rappelons qu’à la base, il était comme tout le monde, qui plus est un être respecté vu qu’il était Samuraï dans sa vie antérieure. *toussote*. Oui, bon, j’exagère un peu. Il était apprenti Samouraï, nuance. Il était mort d’une maladie avant même d’avoir fini son apprentissage et son esprit belliqueux avait été enfermé dans une statut. Enfin, ça c’est la version du folklore, hein ? En réalité, il était né Yokaï aussi loin que sa mémoire remontait.

Après cette petite parenthèse, revenons à nos moutons. Isolé, Yuki commençait sérieusement à broyer du noir. Une grande monotonie s’installait dans sa vie jusqu’à ce qu’un étrange individu aborde notre Samuraï. Ce gugusse prétendait être meilleur qu’Orochi parce que, contrairement aux autres, il pouvait se transformer en humain. Cet illuminé s’appelait Huzuni . Une grande gueule d’après Yuki. Orochi, lui, avait la classe, c’était un véritable plaisir de le servir et d’accomplir ses volontés. En revanche, ce rigolo était aussi charismatique qu’un lama, Yuki allait d’ailleurs gentiment le rembarrer quand ce mec lui proposa quelque chose qu’il était impossible de refuser : devenir à son tour humain. Le cerveau du Yokaï fit tilt. Il accepta sans compromis bien qu’intérieurement, il se jura de ne jamais satisfaire entièrement ce crétin.

Yuki tapota plusieurs fois son épée sur son épaule. En bon Samuraï qu’il était, il ne s’en séparait jamais. Ce n’était pas le must pour se battre mais c’était déjà mieux que son physique d’origine.

Dès lors, notre jeunot s’infiltra dans un village. Semer la terreur, tuer tout le monde et tout le blabla, ce n’était pas vraiment son truc. Okey, il aimait bien se battre. Mais bon, entre trancher le premier pékin et se chamailler, y’avait une sacrée marge. Là-bas, il s’éprit d’une jolie jeune fille, Hana, amoureuse des fleurs et de la nature, chose super barbante pour Yuki. Ils s’entendaient assez bien tous les deux. Bien que certaines notions humaines échappaient complètement au Yokaï. Il s’efforçait tout de même de jouer la comédie du mieux qu’il pouvait. Il se demandait même s’il pouvait s'établir pour le restant de ses jours dans ce trou paumé. Nous voici dans un épisode des Feux de l’Amour. Quelques fois, Yuki s'éclipsait discrètement durant plusieurs jours, prétextant un entrainement au sabre, alors qu’en réalité, il allait accomplir une mission pour le compte d’Huzuni. Oui, il trainait avec des humains … Sauf qu’il n’était pas assez fou pour contre-dire la volonté de ce rigolo, de peur de perdre son apparence humaine. Il s’arrangeait toujours pour que les désastres qu’il provoquait ne touchent pas les habitants qu’il commençait à apprécier. Voyant que son serviteur n’accomplissait plus sa tâche correctement vu qu’il se rapprochait un peu trop des hommes, les sbires d’Huzuni profitèrent de l’absence de Yuki pour raser le village, tuant bon nombre des habitants. Même Hana y était passée … Lorsque le Yokaï revint, il ne trouva que des cendres et des os. Voilà ce qu’il en coutait de s’en prendre à plus fort que soit …

Depuis ce petit incident, Yuki essaye tant bien que mal de rentrer dans les rangs de ses pairs Yokaï bien qu’en réalité, il déteste tuer des gens et les tourmenter. Qui sait, s’il faisait une belle rencontre ….

C'était une simple statue.

Oui, un bout de cailloux taillé en forme d'humain. Rien avoir avec ce qu'il est aujourd'hui, un être en chair et en os. Certes, si vous le croisez de nouveaux sous sa véritable forme, vous allez trouver des points communs. Cette statue était en argile, elle arborait un air menaçant pointant son sabre sur ceux qui passaient devant. Elle ressemblait à un homme, plutôt jeune. Il n'avait rien de bien méchant sur lui, il prêtait plus à sourire d'ailleurs à cause de la pseudo rage inscrite sur son visage.

Les années ont passées et cette statue devenue humaine ... Est toujours aussi peu convaincante dans son rôle de grand méchant. Niveau morphologie, rien n'a changé, sa taille est toujours aussi moyenne et son poids toujours aussi léger.
Bref, ce jeune homme n'a rien d’extraordinaire au premier regard. Son visage est banal, bien que flanqué d'un sourire qui lui donne plus l'air niais qu'autre chose. Ses cheveux courts et noirs comme l'encre ne sont en rien extravagants. Pas de délire dans ce domaine-là. Que voulez-vous, c'est pas pratique de se battre avec les cheveux longs. C'est beaucoup mieux de bourriner le type d'en face cheveux aux vents, complètement ébouriffés.
Descendons un peu et intéressons-nous aux yeux du Yokaï. Ils sont bleus comme l'eau de la mer. Un bleu profond et intense, contrastant merveilleusement bien avec ses cheveux jais et sa peau pâle. Oui, j'ai bien dis que sa peau était pâle ... Une véritable poupée en porcelaine. Pourtant, je vous assure qu'il est en bonne santé, non mais.

Niveau vestimentaire, 'pratique' est le mot qui convient le mieux. A quoi servent des vêtements dix fois trop longs et des kimonos où l'on s'emmêlent les pieds dedans ? Rien de tout ça pour Yuki. Simple, élégant, classe – du moins de son point de vue. Quoi de plus banal pour se fondre dans la masse qu'une chemise blanche, qu'un pantalon noir et qu'une veste noire elle aussi ? Franchement, ce gamin passe pour une personne tout à fait normale si on lui enlève sa véritable nature.

Ce gamin, comme vous pourriez le qualifier, a toutefois un attribut que vous ne pouvez pas louper et qui lui ajoute tout de suite du crédit à vos yeux : son épée joliment renommée Kurikara. Son fourreau est orné de décors incrustés, taillés dans le bois, dessinant des courbes et arabesques. Il est d'ailleurs rare que vous voyiez ce fourreau puisqu'il est caché en quasi-permanence dans une toile rouge, accrochée derrière son dos.

Considérer Yuki comme un gamin prétentieux est une grossière erreur. Le chercher est fatal. Son physique n'est certes pas vraiment impressionnant mais rappelez-vous que l'épée accrochée derrière son dos n'est pas là pour la décoration. Il sait s'en servir. Ou pas ....

ღ J'te déf' quand j'veux.
On pourrait croire de loin que Yuki est une personne calme et réfléchie .... GOOD JOKE ! En réalité, il bourrine sans se poser de questions au moindre problème. Les casses têtes et autres trucs compliqués, très peu pour lui. Un piège ? Il fonce directement dedans. Téméraire, il se lance dans le tas. Tant pis si en face de lui, la personne est dix fois plus forte ! Il arrivera à la vaincre par son endurance. Stratégie. Hein ? Ça existe au moins ? C'est quelle langue ? Ce mot ne fait pas parti de son dictionnaire. Des fois, quand la situation est vraiment très chaude, il lui arrive de penser à un plan ... Pendant deux secondes. Après, ça l'énerve puisqu'il ne trouve rien de probant et il bourrine de nouveau.

ღ Moi ? Abandonner ? C'est une blague ...
Même lorsque la situation semble désespérée, jamais, au grand jamais, Yuki laissera tomber. Dans un combat par exemple, il fera tout ce qui en son pouvoir pour triompher même à moitié mort. Une sacrée force de caractère qui lui permet de rester debout même en cas de coup dur. Peu importe qu'on le traine dans la poussière, qu'on le mette à terre, qu'on l'humilie, il n'abandonnera jamais.

ღ C'te truc casse et .... Oups.
Maladroit, c'est un véritable éléphant dans un magasin de porcelaine. Sa délicatesse légendaire n'a rien à envier à sa subtilité. Ne jamais lui confier un objet pouvant casser. Expert dans l'art de la chute il fait tout cela pour qu'on le regarde. En réalité, il est plutôt adroit.

ღ Je suis seul, hein ?
Même s'il essayera d'en rire, Yuki déteste être seul. C'est pour cette raison qu'il attire l'attention des gens avec sa grande bouche et ses maladresses. Rien n'est pire pour lui que de devoir faire une mission en solo'. Il essaye toujours de trouver une personne pour l'accompagner.

ღ J'te dois le respect. Genre, t'es dix fois plus naze que moi.
Confiant en ses capacités, Yuki n'aime pas qu'on le rabaisse. D'ailleurs, il ne respecte que les gens qui sont plus fort que lui – ce qui fait pas beaucoup de monde si on se fie à son avis. Un peu trop grande bouche – soyons poli – il argue sans arrêt qu'il est le meilleur devant ses semblables. Une façade. Généralement, ceux qui fanfaronnent sont ceux qui ont le moins confiance en eux.